Bref historique

L’UEEMF, membre de la FPF depuis 2008, constitue le district francophone de la CONFÉRENCE ANNUELLE SUISSE / FRANCE / AFRIQUE DU NORD, plus largement encore elle relève de la CONFÉRENCE CENTRALE DE L’EUROPE DU CENTRE ET DU SUD et en définitive de l’UNITED METHODIST CHURCH (Église évangélique méthodiste / Église méthodiste unie).

Pour faire court, depuis les années 90, la Conférence générale de l’UMC réunie tous les quatre ans est régulièrement le théâtre d’une controverse autour de la question de l’homosexualité et la reconnaissance du ministère de personnes revendiquant leur homosexualité malgré le Règlement de l’Eglise qui déclare sans ambages que « la pratique de l’homosexualité n’est pas conforme à l’enseignement biblique ». Jusqu’à 2016, les personnes, les Conférences ou les paroisses qui enfreignaient la règle de l’Église étaient mises sous discipline. Par-delà cette date, tout jugement sur le sujet a été évité. Le spectre d’une scission s’annonçait dès lors inéluctable.

Une commission ecclésiale (Table connexionale) tout comme divers évêques de l’Église imaginent alors, en guise de sortie de crise, divers scénarios entre l’éclatement de l’Église et un modèle d’Église hybride où cohabitent des tendances contradictoires où chacun soutiendrait les convictions qui lui sont chères (qu’ils appellent Kaléidoscope).

Situation de l’EPEM à ce jour

La Conférence générale 2019, moment charnière

Sous la pression des lobbies LGBTQ, la décision a été prise d’aborder en profondeur cette thématique lors de la CONFÉRENCE GÉNÉRALE 2019 (après le COVID). 53% des délégués ont opté pour le maintien de la ligne éthique et herméneutique traditionnelle. Dès lors que les opposants ont fait valoir que cette décision était inapplicable, l’aile traditionnelle a été contrainte malgré elle de préparer son retrait de l’UMC, bien que majoritaire. La plupart des églises représentatives de ce courant dans le monde a fait le choix de rejoindre THE GLOBAL METHODIST CHURCH née dans la foulée.

Et la France dans tout ça ?

Pour ce qui est de la France, la controverse s’étalera également sur plusieurs années. Dès 2006, la pastorale de l’UEEMF a traité de cette thématique éthique controversée et elle a publié sa position sur le sujet.

Le corps pastoral de l’UEEMF réaffirme son adhésion à la position de l’Eglise (EEM/UMC) concernant l’homosexualité définie dans Les Principes sociaux (1996), à savoir : « Bien que nous n’approuvions pas la pratique de l’homosexualité et que nous la considérions comme inconciliable avec la doctrine chrétienne, nous confirmons que la miséricorde de Dieu est valable pour tous les hommes et toutes les femmes ». Le corps pastoral invite les églises locales à aborder cette thématique sur la base de l’Ecriture et du Règlement de l’Eglise. Il les encourage à accompagner les personnes homosexuelles vers une éthique de vie conforme au projet du Dieu Créateur et Rédempteur.

Passé la Conférence générale de 2019, les membres de l’UEEMF se sont exprimés à plusieurs reprises, plus des 2/3 des votants ont exprimé leur volonté de s’en tenir à la ligne historique de l’Eglise et à refuser l’offre d’une approche kaléidoscopique proposée par la Conférence annuelle. Dès lors, il n’y a pas eu d’autre issue que de demander le retrait de l’UMC.

En France, le dernier vote (1er octobre 2023) a révélé que 9 églises sur 16 de l’UEEMF optaient en faveur de la séparation de l’UEEMF et la création d’une nouvelle Union d’églises méthodistes (Bischwiller, Eglise khmère de Bischwiller, Strasbourg, Montélimar, Anduze, Valleraugue, Fleurance, Agen et Mont-de-Marsan).

Voici le communiqué de Luc BRINKERT, président de l’UEEMF aux lendemains de l’Assemblée générale de l’UEEMF le 14 octobre 2024)

COMMUNIQUE DU 18 OCTOBRE 2023

L’Union de l’Église Évangélique Méthodiste de France (UEEMF) est constituée de seize églises locales dont neuf ont décidé de se séparer et créer une nouvelle union, et sept d’y rester. Le 14 octobre 2023, une assemblée générale de l’Union a pris les décisions nécessaires pour un partage équitable du patrimoine.

L’Église Évangélique Méthodiste mondiale (EEM, en anglais United Methodist Church, UMC) est depuis des décennies traversées par d’intenses discussions théologiques et institutionnelles concernant la bénédiction de couples de même sexe et le ministère pastoral accordé à des personnes homosexuelles. La Conférence générale mondiale, prévue en avril 2024, ouvrirait la possibilité d’une cohabitation plurielle de différents positionnements

Cette possibilité a déjà produit des séparations aux Etats-Unis, en Europe et aussi en France. Le 1er octobre 2023, toutes les églises locales en France ont voté si elles veulent se séparer de l’Église Évangélique Méthodiste (EEM/UMC). Neuf églises locales ont approuvé la séparation, et sept ont décidé de rester dans l’UEEMF. Les églises locales sortantes sont en train de former une nouvelle union. Elles espèrent finaliser ce processus avant fin janvier 2024. Les églises locales restantes ont affirmé garder la position traditionnelle de l’EEM en France, ce qui leur est garanti par la région épiscopale dont elles font partie.

Le 14 octobre, l’Assemblée générale de l’UEEMF a acté ces votes du 1er octobre et donc la séparation des neuf Églises locales d’avec l’EEM/UMC. D’une manière apaisée, l’Assemblée générale a entamé un processus de partage du patrimoine.

Cette séparation est certes douloureuse, mais elle se fait dans un esprit de respect mutuel.

Création de l’EPEM

Suite à cette journée historique, une commission a travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs mois pour écrire les statuts et le Règlement intérieur de la nouvelle instance ecclésiale, partant du principe que ne serait modifié que le minimum au niveau de l’ecclésiologie et de la théologie de l’Église méthodiste, sur la base du Règlement d’Eglise 2013 de l’Eglise Evangélique Méthodiste (EMM/UMC). Pour donner un exemple de changement apporté, l’Alliance pastorale (collège des pasteurs ordonnés) gèrera les postes et les ministères ainsi que le ressourcement spirituel et théologique de l’Église, en remplacement du surintendant.

L’acronyme de la nouvelle Union a été choisie démocratiquement au sein des églises locales, l’Eglise Protestante Evangélique Méthodiste (EPEM). Le choix du logo est en cours suivant la même procédure.

10 février 2024 : création de l’EPEM

A cette date a eu lieu à Montélimar l’Assemblée générale constitutive de l’EPEM avec l’homologation des Statuts et du Règlement Intérieur de l’EPEM par ses membres fondateurs.